Les Aztèques et leur civilisation

Tous les monuments de la capitale de l’empire aztèque Tenochtitlan (l’actuelle Mexico) ont été détruits en 1521 lors du siège de la ville. Nous ne les connaissons que par les descriptions et les dessins de l’époque que sont venues corroborer les fouilles archéologiques du Grand Temple.

Hors de la cité ravagée, certains édifices construits par les Aztèques ont subsisté, comme les temples de Teopanzolco dans le Morelos actuel, de Huatusco et de Teayo (Veracruz). La pyramide de Tenayuca, non loin de Mexico, bien que bâtie à l’origine par d’autres peuples, a été complétée par les Aztèques.

Histoire des Aztèques

Le 18 juillet 1325 , la tribu nahua des Aztecas (ou Mexicas) venue du nord du Mexique (région du lac d’Aztlan) s’installe dans la vallée d’Anahuac et édifie une cité au milieu du lac Texcoco : Tenochtitlán. La légende veut que le dieu Huitzilopochtli ait désigné cet endroit : un rocher portant un cactus où se tenait perché un aigle.

Après avoir vaincu les Tépanèques, les Aztèques étendent leur empire depuis les steppes désertiques du nord jusqu’aux limites du pays maya au sud et depuis les côtes du golfe jusqu’à celles du Pacifique.

La civilisation aztèque maintiendra pendant un siècle son hégémonie par la force, en percevant des tributs de ses rivaux et en pratiquant des sacrifices religieux. La seule menace de l’empire aztèque vient des Tarasques qui ont bâti à l’ouest un empire autour de Patzcuaro.

Neuf empereurs (tlataoni) ont dirigé l’empire aztèque : Acamapichtli (jusqu’en 1396), Huitzilihuitl (1396-1417), Chimalpopoca (1417-1427), Itzcoatl (1427-1440), Motecuhzoma Ier (1440-1469), Axayacatl (1469-1481), Tizoc (1481-1486), Ahuitzotl (1486-1502) et enfin Motecuhzoma II (1502-1520).

Au début du XVIème, la capitale de l’empire Tenochtitlan, cité lacustre à 2240 m d’altitude (la future Mexico), compte 300.000 habitants.

Les Espagnols la soumettent le 13 août 1521, acte de naissance douloureux du peuple métissé qui allait devenir le Mexique d’aujourd’hui.

Les causes de la défaite sont nombreuses : inégalité des armes, appui des peuples mécontents de la domination mexica (Totonaques, Tlaxcaltèques, Otomis), mais surtout fatalisme des Aztèques et indécision de Motecuhzoma qui croyait assister au retour de Quetzalcoatl. Motecuhzoma, hanté par l’antique prophétie et par de mauvais présages, ne cessera d’hésiter sur la conduite à tenir et finalement livrera son empire.

Organisation sociale et politique des Aztèques

La société aztèque est très hiérarchisée. A sa tête se trouve l’Empereur (tlatoani) : il dirige tout et exprime la volonté des dieux ; c’est un personnage quasi-divin entouré d’une fascination religieuse. La succession sur le trône est héréditaire.

Le haut de la société est constitué par les pilli : ce sont des nobles de naissance appartenant à la lignée royale.

Les prêtres sont responsables des rituels religieux, de l’écriture, de la médecine et de l’astronomie.

Au-dessous se trouvent les macehualli, roturiers qui représentent la majeure partie de la population. Ils sont divisés en de nombreuses catégories sociales selon leur richesse ou leurs fonctions officielles, et peuvent, à la suite d’un haut fait, être élevés au rang de noble et en avoir tous les avantages.

A la base de la pyramide sociale se trouvent les mayeques : ce sont les paysans rattachés à un seigneur et à son domaine (serfs).

Quelle était la vie quotidienne des Aztèques ?

Elle se déroule au milieu du grand lac Texcoco qui leur apporte une source importante de leur alimentation grâce à la pêche. Ils vivent également de la culture qu’ils pratiquent sur des chinampas, des jardins flottants formés de paniers remplis de feuilles, de terre et de cendres, et dans lesquels poussent du maïs, des légumes divers (haricots, courges, citrouilles, tomates, pommes de terre), des condiments (oignons, piments), ainsi que les cacahuètes (tlacacahuatl) et la vanille.

Le lac fournit de l’eau douce et de l’eau salée, et permet d’irriguer les cultures grâce à des canaux d’irrigation.

Les hommes portent un pagne et des sandales ; ils ont les oreilles percées, les cheveux coupés courts et ne portent pas de toque, contrairement aux nobles. Les femmes marchent nu-pieds, et sont vêtues d’une jupe ample et d’une sorte de poncho dont la base est ornée de motifs décoratifs ; elles portent une coiffe imitant des tresses.

Les différents dieux aztèques

  • Quetzalcoatl (« le serpent à plumes »)

C´est le dieu de l’air et du commerce.
Il est représenté avec un épis de maïs (la terre), un poisson (l’eau), un lézard (le feu) et un vautour (l’air).
C’est le seul dieu qui ne demandait pas de sacrifice humain.

  • Huitzilopochtli (« le colibri de gauche »)

C’est le dieu de la guerre et des guerriers, le dieu principal des Aztèques, celui qui les aurait guidés dans leurs migrations.

Il est représenté avec une longue trompe et deux défenses se recourbant en bas de sa bouche.

  • Itzlacohuihqui (« le couteau d’obsidenne courbe »)

C’est le dieu de l’entêtement et de la cécité.

  • Cihuacoatl (femme serpent)

C’est la déesse de la terre. Elle est représentée vêtue d’une jupe et d’un chemisier blanc, la bouche ouverte et garnie d’horribles dents.

  • Coatlicue (« celle qui a une jupe de serpents »)

C’est la mère des dieux et la déesse de la terre.

Elle est représentée avec une robe de serpents tressés et un collier de mains, de cœurs et de crânes humains.

  • Ehecatl

C’est le dieu du Vent. Il est représenté avec un masque en forme de bec de canard ou sous la forme d’un singe soufflant.

  • Xipe Totec (« notre seigneur l’écorché »)

C’est à l’origine le dieu de la végétation et du renouveau.

  • Xochipilli

C’est le dieu de l’amour, de la joie, de la beauté, de la musique, de la poésie et de la danse.

  • Tonatiuh

C’est le Dieu-Soleil. Il est représenté au centre du « calendrier aztèque ».

Étude de l’écriture et du calendrier chez les aztèques

Pour écrire, les Aztèques se servent de glyphes ; ils n’arriveront que très tard à une forme d’écriture primitive. Pour ce qui est des chiffres, ils n’en connaissaient pas l’usage et représentaient leurs caractères numériques par des figures symboliques.

La plupart des codex réalisés avant la conquête espagnole ont été détruits, mais les Espagnols en firent exécuter un grand nombre par les scribes aztèques à leur arrivée au Mexique, à l’instar du codex Mendoza qui décrit en trois parties : la vie des Aztèques, l’histoire des seigneurs de Tenochtitlán et une liste des impôts payés par les villes à l’empereur Moctezuma.

Les Aztèques utilisaient deux calendriers qui coïncidaient tous les 52 ans, période où l’on craignait le pire car l’on affirmait que le cinquième soleil s’achèverait au terme d’un cycle de 52 ans :

le calendrier civil comptait 18 mois de 20 jours, donc 360 jours (les cinq derniers jours de l’année étaient dit néfastes ou vides),

le calendrier religieux combinait les mêmes 20 jours avec les nombres de 1 à 13, soit au total 260 jours.

Les Olmèques : une civilisation brillante

Vers -2400 ans , les manifestations d’une nouvelle culture apparaissent le long des côtes du golfe du Mexique, dans l’actuel État de Veracruz, pour s’épanouir vers l’an -1200.

Une culture qui adorait le Jaguar, symbole solaire, et qui deviendra plus tard la fameuse civilisation fondatrice des Olmèques qui atteindra son apogée vers -1000.

La période Pré-Classique commencera alors et l’on peut dire qu’il s’agit d’une véritable révolution. Les Olmèques nous ont laissé ces fameuse têtes sculptés, énormes et aux traits que l’on a longtemps cru négroïde. La pierre volcanique dont elles sont faites provient d’une carrière située à plus de 100 km de l’endroit où on les a trouvé, sur les sites religieux de La Venta ou de Tres Zapotes, dans l’état de Veracruz.

Le site de La venta : vestige de la civilisation olmèque

Le site de La venta , fondé entre 1200 et 600 avant notre ère, fut un lieux de culte et de pèlerinage très actif mais ce n’était pas une véritable ville.

Les habitations « en dur » étaient quasiment absentes et même si les archéologues ont pu mettre à jour les traces d’une pyramide d’une taille déjà respectable pour l’époque il semble que rien ne subsiste de cette cité qui devait être construite en matériaux périssables.

Les archéologues américains qui explorèrent le site dans les années 30 ont cependant retrouvés des vestiges et des fondations de bâtiments de grande taille. Il semble que vivaient là une caste religieuse, un clergé ayant réussit à étendre son pouvoir sur les communautés paysannes des alentours et qui pouvait en retour les entretenir.

Encore qu’elles devaient sûrement payer tribut. Cela, semble-t-il, sans violence mais plus dans un mouvement religieux de participation volontaire aux mystères et aux secrets que connaissaient ces prêtres.

Cette forte influence se répandit dans les populations semi-nomades plus lointaines qui peuplaient cette région tropicale relativement austère. N’oublions pas que tous les peuples amérindiens qui viendront par la suite seront des croyants fervents et de pratiquants disciplinés, et que les Olmèques ont probablement été les premiers à connaître un pouvoir théocratique.

Mais précisons les choses. En fait, ils ont dû être les premiers à s’intéresser à l’astronomie, comme le laisse supposer certaines stèles gravées que l’on a retrouvé et qui portaient les signes d’un « comput » , d’un décompte des événements naturels et célestes.

Un calendrier en somme qui devaient sûrement être ce savoir sacré qu’ils répandait auprès des agriculteurs et qui devait, peut-être, déjà régler le rythme des récoltes.

Une telle science ne devait pas manquer de procurer un grand pouvoir à ces premiers prêtres sur des populations qui vivaient de manière assez précaire : « Ils pouvaient enfin dompter le temps… ».

Il suffit de regarder les 10 figurines (Les figurines de « La Venta ») ci-contre, restauré et remis dans leur position originales pour se convaincre de qu’il s’agit d’une scène de culte : est-ce des hommes, est-ce des Dieux ?

On ne le sait pas mais cette mise en scène d’un rituel oublié, et figé pour l’éternité à travers ces statues si étranges, reste le seul cas connu de ce type de pratique en Amérique centrale, où il est très rare de retrouver des ensembles d’offrandes mortuaires si importants.

Il est à noter aussi que l’un des personnages est fait d’une pierre différente des autres ce qui suggère qu’il serait comme un initié entouré de ses maîtres.

On remarque aussi leurs crânes allongé (héritage génétique ou déformation volontaire ?), signe distinctif que l’on retrouvera constamment ensuite jusqu’à la civilisation des Mayas qui réserverons cette pratique aux seuls nobles (là, on sait que cette déformation était volontairement pratiqué sur les enfants en bas âge).

A cette époque, la population vivant sur la côte est du Mexique ne pouvait pas être très nombreuse et, pourtant, il a bien fallu de nombreux bras pour transporter ces fameuses pierres volcaniques avec lesquelles les artistes olmèques ont sculptés ces statues colossales que l’on a retrouvé un peu partout dans la forêt profonde :

pensez qu’elles pèsent en moyenne 10 tonnes, la plus grosse 30, et qu’elles proviennent d’un gisement volcanique situé avec certitude à 130 km de là !

Outre cet exploit, ils ont été les premiers à avoir sculpté le jade, représentant souvent leur dieu fétiche : l’enfant-jaguar.

Ils élaborèrent par la suite un calendrier complexe et une écriture qui seront repris par leurs successeurs Mayas et une grande partie des peuples méso-américains. Ils sont, si l’on peut dire, les véritables ancêtres des mexicains.

« Les représentations que les Olmèques ont laissé d’eux-mêmes et de leurs dieux revêtent des airs de masques ou les traits d’un jaguar grimaçant ; hiératiques et sibyllines, elles apparaissent comme le reflet d’une communauté sociale obnubilée par les puissances d’une religion ténébreuse ». Jonathan Norton Leonard

Disparation et fin de la culture olmèque

La culture olmèque disparaîtra définitivement vers le Vème siècle avant J.-C. avec la destruction de la cité de La Venta sous l’action d’un grand cataclysme dont on ne connaît pas l’origine (un tremblement de terre ?).

La population restante émigra vers d’autres régions plus clémentes et répandit sur son passage les graines des futures et brillantes civilisations qui allaient apparaître bien plus tard comme celle des Mayas et surtout les Zapotèques.

Ainsi, les civilisations vivent et meurent, mais rien n’est jamais définitivement perdu. Effectivement, on constate une grande continuité culturelle et surtout religieuse dans ce Mexique qui adorera encore le Jaguar et qui perfectionnera l’astronomie et l’écriture.

Aujourd’hui encore, les Olmèques conservent une bonne part de leurs mystères et il n’est pas sûr que l’on en sache beaucoup plus car si La Venta fut découverte, ce fut par des géologues qui ne cherchaient pas la gloire mais simplement des gisements de pétrole.

J’imagine leur surprise en découvrant ces têtes monstrueuses à demi enfouies sous la végétation. Victimes d’une exploitation intensives, les champs pétrolifères cernent désormais ces sites fondateurs de la culture mexicaine.

Les Toltèques et leur civilisation

Les ruines de la cité de Tula se situent à 80 km au nord de Mexico. Aux alentours de l’an 1000, Tula était la capitale mythique des Toltèques, un peuple de guerriers venus du nord et dont nous ne connaissons guère les origines, pour conquérir de nouvelles terres et qui fonda là sa capitale, sous le règne de leur chef dénommé Mixcoátl.

Ces envahisseurs dont l’origine est certainement Chichimèque (terme qui désigne un ensemble assez large de groupes nomades qu’une tribu ou une ethnie précise). Ce sont donc les descendants de ces barbares qui accoucheront pourtant d’une culture à la vie et aux mœurs raffinées d’après les légendes et vestiges qu’ils nous ont laissés comme à Tula.

Le site archéologique totltèque de Tula

Leurs emblèmes sont l’aigle et le jaguar, qui symbolise les hauts plateaux du centre et la plaine côtière du golfe où ils étendirent leur influence. Ils passent pour avoir inventé la peinture et l’art de la fresque, la sculpture, la poésie et donc d’avoir été les premiers à avoir su maîtriser l’écriture. Il faut bien sûr modérer la vision d’une culture naissante, venue de nulle part, et déjà maîtresse d’elle-même. Les archéologues ont montré que la réalité était bien plus complexe et que, de tout temps, les différentes cultures de l’Amérique centrale se sont rencontrées, combattues, associées, mélangées…

Toutes ces cultures n’ont d’ailleurs pas toujours laissé de traces. Le régime politique était féodal et les conflits fréquents.

Lorsque les Toltèques arrivèrent à Teotihuacán, suite à leur migration, et pour nous vers l’an 1000, la cité était déjà abandonnée depuis près de trois siècles…

On ne sait quelle guerre ou cataclysme a pu vider l’endroit de tous ses habitants. On a retrouvé récemment les traces d’un grand incendie dans la cité.

Les Toltèques ont investi une ville fantôme et très vite lui ont redonné vie. Ils reconstituèrent en partie l’héritage de ces ancêtres prestigieux dont ils ne savaient presque rien. Ils fondèrent leur nouvelle capitale, Tula, 50 Km plus au nord-ouest, et, en deux siècles, bâtirent un empire puissant s’étendant sur tout le centre du Mexique. L’histoire se répète.

Plus tard, les Aztèques imiteront leur culture. Leur religion aussi. C’est d’eux qu’ils tiennent la croyance en « Quetzalcoátl ».

Ce Dieu qui traverse toute la mythologie précolombienne et qui semble avoir vraiment existé : on pense qu’il s’agit du fils de Mixcoátl qui, devenu le maître spirituel des Toltèques, repris le nom de ce dieu déjà vénéré depuis des siècles mais sans importance particulière et qui par sa propre histoire, funeste d’ailleurs, fit renaître la légende du « Serpent à Plume » en créant involontairement la confusion dans l’esprit de ses contemporains.

Renversé par ses ennemis qui adoraient des dieux sanguinaires, il dû s’exiler et se retrouva finalement dans le Yucatán où il fut accueilli puis vénéré, là aussi, par les Mayas… On peut le considérer comme une sorte de Bouddha ou de Jésus Christ qui réussit à focaliser sur lui toutes le respect et toutes les craintes de ses contemporains.

Un mythe : il eut plusieurs vies… Et il a déjà détruit quatre fois ce monde ! Et la cinquième est proche… La comète de 1519 annonçait-elle son retour ? On le vénère surtout pour le don qu’il fit aux hommes de l’âme et de la morale.

C’est en son honneur que les Toltèques systématisèrent le sacrifice humain car c’est lui qui régénère la nature, qui règle le cycle des saisons, qui permet la vie de la communauté. Il fallait l’honorer dignement en lui offrant le seul breuvage qu’il réclamait… le sang humain.

Il faut citer aussi la ville de Cacaxtla près de Puebla, relais actif des échanges entre les Toltèques et les cités Mayas du Yucatán. On sait que sa richesse lui permettait d’entretenir un grande armée dont de nombreuses peintures représentent les plus fameuses batailles comme pour cette représentation du chef de la tribu des Oiseaux-Guerriers, qui, tombé en disgrâce après sa défaite, se mutile volontairement le visage devant ses vainqueurs…

Le site archéologique toltèque des Atlantes de Tula

Les Atlantes de Tula sont quatre géants de pierre alignés côte à côte. On les trouve sur la terrasse d’une pyramide basse à quatre degrés, un « Teocalli » , auquel on accède par un escalier monumental. Ils mesurent tous cinq mètres de haut et ce sont probablement les guerriers mythiques d’ »Aztlán » , la Cité-Mère , dont on a pu croire un temps qu’elle faisait référence à la fameuse Atlantide.

La similitude des deux mots paraît troublante. Le site de Tula est étonnant de beauté d’autant plus qu’il est assez rare de trouver des représentations humaines d’une telle importance.

Les statues, qui n’étaient en fait que des piliers, supportaient les superstructures d’un temple immense entouré d’une ville dont il ne reste plus rien. On imagine à peine la richesse des autres ouvres qui devait s’y trouver.

Comme Teotihuacán , la cité domina toute la vallée de Mexico et comme Teotihuacán, la cité fut envahie et détruite au XIIème siècle, par des barbares venus du Nord. On sait aujourd’hui que la ville fut brûlée et abandonnée.

On voit que l’histoire est cyclique, un éternel recommencement comme ils le croyaient eux-mêmes. On réalise aussi que ces peuples vivaient dans un équilibre précaire. Comme le montre d’autres sites plus récents comme Copán, au Honduras ou Bonampak pour les Mayas, ces cultures pouvaient littéralement disparaître en peu de temps, détruites ou exilés.

Des empires pouvaient disparaître en quelques années pour peu que leur organisation très hiérarchisée soit perturbée. On reste surpris et perplexe face à une telle fragilité. Plus tard, une sombre tribu plus belliqueuse reprendra le flambeau …

Trois siècles après, par une ironie de l’histoire qui nous montre que chacun doit attendre son heure, les Aztèques, qui se prétendaient les fiers descendants des Toltèques, auront oublié qu’ils avaient d’abord été battus et soumis par ces mêmes Toltèques.

Ils leurs doivent presque tous les raffinements de leur culture, système politique et religieux compris, et ils ont su perpétuer à leur manière leur art et leur architecture, à tel point que le mot « toltèque » sera le nom qu’ils utiliseront communément pour désigner « un artiste ».

Étrange culture, étranges barbares ; capables de commettre les pires sacrifices humains pour des dieux cruels mais pour qui, dans le même temps, ils écrivaient les plus beaux poèmes des civilisations précolombiennes…