Sur les traces du justicier masqué…

Sur le trajet du train El Chepe depuis Chihuahua, c’est en faisant une halte à El Fuerte, petit village colonial situé entre la Mer de Cortés et la Barranca del Cobre, que vous pourrez revivre la légende de Zorro. Le roman de Johnston McCulley, écrit en 1919, indique que ce personnage de fiction est né dans une maison dont le site original correspondrait aujourd’hui à l’hôtel Posada del Hidalgo. L’image de Zorro est ainsi exhibée dans le « patio » de cet hôtel.

L’histoire raconte que Zorro, Don Diego de la Vega de son vrai nom, est né en 1794, fils de Don Alejandro de la Vega et Maria de la Luz Gaxiola. Après la mort de sa femme en 1805 et en raison de difficultés économiques, Don Alejandro de la Vega quitte El Fuerte pour la Haute Californie en compagnie de son fils. Quelques années plus tard, les gens racontent les exploits d’un héros justicier en Haute Californie, défenseur des pauvres contre l’oppression espagnole. Ce personnage se fait appeler “El Zorro”, mais personne ne suspecte que Don Diego de la Vega, qui est connu par son intelligence, son dégoût pour la violence et la politique, incarne ce personnage qui manie si bien l’épée.

Zorro s’habille tout en noir, il est masqué, porte un chapeau noir, une cape, son fouet et son épée, dont il signe de la pointe, un Z qui veut dire « Zorro ». Le justicier masqué est toujours accompagné de son étalon noir du nom de Tornado et de Bernardo, son fidèle serviteur muet. Son principal ennemi est le maladroit, simplet et drôle Sergent Garcia.

Le fouet, son humour et son génie caractérisent le Zorro, et bien sûr sa signature à la pointe de son épée, un Z qui veut dire « Zorro ».

Le véritable Zorro

On considère souvent que l’histoire du vrai Zorro est celle du fondateur d’une organisation qui trafiquait des épices à la Nouvelle Espagne au XVIIème siècle. Cette organisation fût crée par un des précurseurs de l’indépendance du Mexique, William Lamport ou Guillén Lombardo, dont le successeur fût Diego De La Vega. William Lamport, irlandais de naissance, est né en 1615. Après des études en Angleterre, il s’enfuit en Espagne à cause de son affinité avec le catholicisme et ses critiques contre la couronne anglaise. Mais après quelques années, il doit également fuir l’Espagne (où il est connu sous le nom de Guillén Lombardo), suite à une affaire amoureuse avec la femme d’un marquis, et part pour le Mexique, afin d’y travailler comme espion au service de l’Espagne.

Lombardo est un homme cultivé et bien éduqué. Arrivé au Mexique, il est indigné par la façon dont les indigènes sont traités, et va défendre leur cause et l’indépendance. Dénoncé, il est capturé et envoyé en prison d’où il s’échappe après 10 ans de captivité. Il part alors vivre avec les indigènes qui l’appellent “Guillén de Lampart“, dérivé de Lamport et de Lombardo.

Lombardo vit presque dix ans dans l’anonymat, et fonde une organisation appelée « Los hermanos de la Hoja », dédiée au trafic de tabac dans la région de Veracruz et de vin en Basse et Haute Californie. Avec l’argent du trafic et le soutien du peuple mexicain, Guillén Lombardo compte payer la révolte pour l’indépendance du Mexique. Cette organisation crée un code secret, ses membres s’habillant tout en noir, et portant un masque pour cacher leur identité. En plus du trafic, les membres de l’organisation volent les aristocrates. Lors de ces attaques, ils marquent leurs victimes avec la lettre “Z”, symbole du mot “Ziza”, qui provient de l’hébreu et qui veut dire « splendeur ». L’organisation protégeait les orphelins, les veuves, les jeunes filles et les pauvres.

En 1652, Lombardo est surpris avec Doña Antonia Turcio, la femme du vice-roi Lope Díez de Aux de Armendáriz. Il fuit, mais peu de temps après il est arrêté. L’Inquisition le condamne à être brûlé vif pour hérésie, et Lombardo meurt dans un Acte de foi le 19 novembre 1659.

L’organisation ne disparaît pas et continue de trafiquer des produits jusqu’à l’indépendance. Le dernier “Zorro” serait Diego De La Vega y Gaxiola qui adhère cette organisation en 1815.

Hommage

Pendant la célébration du centenaire de l’Indépendance du Mexique en 1910, le président Porfirio Diaz commanda une statue de Guillén Lombardo, en hommage à son rôle de précurseur de l’Indépendance. La statue se trouve aujourd’hui à l’intérieur de la colonne du monument de l’Ange de l’Indépendance.

TERRA MAYA VOUS PROPOSE UN DE SES CIRCUITS : Traversée du Canyon del Cobre en train